Présentée lors du concours d’élégance de Pebble Beach en 2018, la Bugatti Divo sera livrée en 2020 à quelques 40 clients triés sur le volet. Cette « hypersportive » est taillée pour enchaîner les courbes à des vitesses supersoniques. Elle a nécessité deux ans de développement avec un cahier des charges des plus exigeants. Il faut dire que tous les futurs acquéreurs de la Divo sont déjà propriétaires d’une Chiron. Ils ont exprimé le souhait d’une machine plus dynamique sur routes sinueuses voire même, sur circuit. Premier projet conduit sous l’ère du nouveau Président Stephan Winkelmann , la Divo est-elle armée pour faire taire les critiques selon lesquelles une Bugatti est essentiellement conçue pour avaler les lignes droites à haute vitesse ?

TARGA FLORIO SPIRIT

Fidèle à sa tradition récente, qui consiste à baptiser un nouveau modèle du nom de l’un de ses pilotes, Bugatti a donné celui de Divo à une voiture hypersportive produite en série ultra-limitée.

Albert Divo était un pilote français des années 1930 sur circuits et en courses de côtes. Il a piloté pour Ettore Bugatti, participé aux 24 heures du Mans et gagné deux années de suite de la Targa Florio (1928 et 1929). Cette course mythique avait lieu tous les ans sur les routes montagneuses de Sicile.

Deux ans de développement ont été nécessaires pour répondre aux impératifs du cahier des charges. A 5 millions d’euros hors-taxes pièce, on imagine aisément le haut degré d’exigence des clients, fidèles à la marque Bugatti. L’objectif de l’équipe de développement était d’offrir une nouvelle expérience de conduite aux possesseurs de Bugatti, beaucoup plus de maniabilité en virage, encore plus de sportivité. Le tout sans sacrifier le confort, le luxe et l’élégance chers au constructeur de Molsheim.

LA TECHNIQUE DE LA BUGATTI DIVO

La Divo reçoit le même groupe propulseur que la Chiron, le W16 de 8,0 litres qui développe la puissance respectable de 1500 chevaux et 1600 Nm. Pas d’évolution notable de ce côté là.  C’est sur le plan du châssis que l’essentiel des efforts a été fourni. Egalement repris de la Chiron, il a subi toute une panoplie d’optimisations. Ces dernières ont été d’abord réalisées par simulation informatique puis validées par la conception d’un prototype.

Le développement de la Divo a nécessité des milliers de kilomètres d’essais sur pistes ainsi que sur des circuits.  La fabuleuse Nordschleife du Nürburgring a été le terrain de jeux idéal pour optimiser tous les réglages. En matière d’évolutions cela se traduit par des suspensions raffermies, une modification du carrossage, une réduction et une répartition différente du poids (-35 kg par rapport à la Chiron et davantage de poids sur le train avant).

L’essentiel du travail a été réalisé sur l’aérodynamique. Un capot redessiné et des prises d’air totalement revues réduisent la surface frontale et améliorent la canalisation du flux d’air. Le becquet a été conçu pour augmenter l’appui aérodynamique et diriger d’avantage d’air vers les prises d’air avant. Tous les flux d’air ont été optimisés pour un meilleur refroidissement à la fois des freins et du moteur fortement sollicités sur parcours sinueux.

Les bénéfices selon Bugatti, une direction plus vive, plus précise et des passages en courbe beaucoup plus rapides. Mais améliorer la maniabilité à un prix, et la vitesse maximale a dû être réduite à 380 km/h. En ce qui concerne les augmentations de performances, ces nouveaux réglages de châssis ont apporté un appui aérodynamique supplémentaire (+90 kg à 380 km/h) et une accélération latérale qui passe à 1,6g. Le 0 à 100 km/h est quant à lui abattu en 2,4 secondes. On comprend aisément pourquoi la Divo tourne 8 secondes plus vite au tour que la Chiron sur le circuit de Nardò dans le sud de l’Italie.

LE DESIGN DE LA BUGATTI DIVO

Le style de la Divo exprime la performance pure en courbes. Même si les lignes rappellent la Chiron dont elle dérive, la Divo se démarque par l’ajout de prises d’air, d’un aileron fixe plus large de 23% (1,83m), et d’un nouveau diffuseur arrière.

La silhouette est encore plus plate que la Chiron, les bulbes latéraux cèdent la place à des ellipses. Le design est plus dynamique, plus racée. Les feux à LED qui forment une fente de seulement 35 mm de haut sont impressionnants, un peu à la manière d’une Ferrari FXX K. Les feux arrière 3D sont constitués de 44 ailerons lumineux.

Dans l’habitacle, le maintien latéral progresse grâce à de nouveaux sièges sport à renflements latéraux plus imposants, de quoi encaisser des g supplémentaires. Le volant partiellement recouvert d’Alcantara dispose de deux grandes palettes pour enchainer les rapports comme un pilote.


La Divo est l’une des Bugatti les plus désirables, par sa rareté et par ses performances dynamiques en net progrès comparé à la Chiron. Cela se fait au détriment de la vitesse de pointe et de la pureté des lignes. Laquelle choisir ? Les 40 acheteurs de la Divo ne se sont pas posés la question, ils rouleront avec les deux !

Trappe à carburant Bugatti Divo